Maillé, Hardouin IX de

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Hardouin de Maillé, neuvième du nom, est né vers 1426-1430, issu d’Hardouin VIIIet de Perrenelle d’Amboise. Dans les années 1450, il est mentionné comme maître enquêteur des Eaux et Forêts de Touraine, va reprendre la charge de chambellan qu’avait son père auprès de Charles VII.. En 1458 il épouse Antoinette de Chauvigny, fille du baron de Châteauroux.

C’est à lui qu’en 1463 Louis XI achète la seigneurie et le château des Montils-lès-Tours, qu’il fera largement transformer et dont il changera le nom en Plessis-du-Parc-lès-Tours [Chevalier, 1983, p. 144]. Le roi en fera sa résidence principale et y décèdera le 30 août 1483.Le souverain se rend plusieurs fois à Maillé, où se trouve le château familial, en particulier pour chasser.

Homme de confiance, Hardouin IX se voit confier la charge de surveiller le frère du roi, Charles, jusqu’au décès de ce dernier en 1472. Cette même année, c’est au château de Rochecorbon, un des biens familiaux, qu’est enfermé le duc d’Alençon en attente de son procès.

Honneur insigne, dès 1475 au moins, le roi lui confie la responsabilité de veiller sur le dauphin Charles, né en 1470, et d’assurer sa sécurité à Amboise dont il sera gouverneur du château et de la ville. Il conserve sa charge de chambellan sous Charles VIII et fait partie du conseil royal sous la gouvernance des Beaujeu. Il le quitte pour assurer les fonctions de sénéchal de Saintonge, représentant le roi dans cette province. Il fait partie des conseillers royaux chargés d’inventorier les biens de la succession de la reine Charlotte de Savoie, décédée à la fin de 1483. Il est élu député de la noblesse lors des États généraux assemblés à Tours en 1484.

En tant que premier baron de Touraine, il commande la noblesse de la province et il est aussi un partenaire privilégié pour la municipalité de Tours. Il possède plusieurs biens dans la ville et ses abords, dont un hôtel particulier situé dans la paroisse Saint-Saturnin aux numéros 4 et 13 dans les actuelles rues de Maillé et de Constantine. Il sert souvent d’intermédiaire entre le corps de ville et le souverain. Celui-ci lui confie plusieurs tâches d’importance, notamment de surveiller les travaux d’aménagement des levées de Loire et à la fin des années 1470 le vaste projet d’agrandissement de la ville de Tours en prenant sur la Loire et l’île Saint-Jacques. Le projet n’aboutira pas en raison des difficultés techniques et des ravages de la crue de 1481  [Chevalier, 1975, p. 255].

A Maillé (actuellement Luynes), il entreprend plusieurs chantiers : modification du château avec édification d’une aile très semblable à celle encore visible au Plessis-lès-Tours, érection d’une église collégiale, construction d’une vaste halle, aménagement d’une place centrale, mais aussi installation de marchands qui construisent de belles maisons en pan-de-bois ou pierre de taille, travaux aux églises des deux paroisses…

Hardouin IX décède vers la fin de l’année 1487. Son fils aîné François lui succède dans ses seigneuries.

 

Bibliographie

Chevalier Bernard, Tours ville royale (1356-1520), Chambray, C.D.L., 1983.
Chevalier Bernard, Tours ville royale (1356-1520). Origine et développement d’une capitale à la fin du Moyen Âge, Louvain-Paris, Vander/Nauwelaerts, 1975.
Gaude-Ferragu Murielle, « « L’honneur de la reine » : la mort et les funérailles de Charlotte de Savoie (1er – 14 décembre 1483) », dans Revue Historique, T. 311, Fasc. 4 (652) (OCTOBRE 2009), p. 779-804.

Bordeaux Patrick, « Les rois en Touraine et la place de la noblesse provinciale au XVe siècle, l’exemple des barons de Maillé. », Actes du colloque international : Louis XI, les dialogues d’un prince. Échanges et confrontations, Tours, 12-13 octobre 2023, Langeais, 14 octobre 2023, À paraître.


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